Editeur : Fleuve Editions
Nombre de pages : 430
Prix grand format : 20€90
(Existe en version numérique)
Résumé : Accepteriez-vous de mourir... dans un jeu ? Ilan et Chloé sont
spécialistes des chasses au trésor. Longtemps, ils ont rêvé de
participer à la partie ultime. Celle de ce jeu mystérieux dont on ne
connaît pas les règles, seulement le nom : Paranoïa. Le jour venu, ils
reçoivent enfin la règle numéro 1 : Quoi qu'il arrive, rien de ce que
vous allez vivre n'est la réalité. Il s'agit d'un jeu. Suivie, quelques
heures plus tard, de la règle numéro 2 : L'un d'entre vous va mourir.
Quand les joueurs trouvent un premier cadavre, quand Ilan découvre des
informations liées à la disparition toujours inexpliquée de ses parents,
la distinction entre le jeu et la réalité est de plus en plus difficile
à établir. Paranoïa peut alors réellement commencer... Entre deux
aventures scientifiques et policières de ses héros récurrents Franck
Sharko et Lucie Henebelle, Franck Thilliez aime écrire des histoires qui
nous emmènent de l'autre côté du miroir, en poussant toujours plus loin
les limites de l'esprit humain. Et si ses personnages en viennent à
douter de leur propre existence, soyez sûrs qu'il en sera de même pour
vous.
Mon avis : Je
dois l’avouer, j’ai été un peu perdue au début. L’histoire commence dans un
hôpital psychiatrique. Un patient Lucas Chardon, suivi pour des troubles
mentaux s’apprête à révéler à sa psychiatre ce qu’il s’est passé le 22
décembre… Il lui demande d’aller chercher un objet caché dans sa chambre et de
revenir avec un dictaphone. Premier mystère…
Chapitre
suivant, nous nous retrouvons ce fameux jour de décembre. L’adjudant-chef
Pierre Boniface et son collègue vont faire une horrible découverte dans un
refuge au milieu des Alpes. Une scène macabre. Huit corps éparpillés, morts,
tués à coups de tournevis. Mais un survivant… Lucas Chardon.
Chapitre
trois, première partie, nous retrouvons Lucas Chardon essayant de se donner la
mort par pendaison. Passage bref, mais essentiel à l’histoire. Je l’ai su une
fois le livre terminé et que j’ai relu cette première partie. Tout s’éclaire.
C’est dans les petits détails comme les noms ou les objets qu’on peut vite
découvrir l’intrigue.
Dans
ce troisième chapitre, nous découvrons le personnage principal de cette
histoire, Ilan Dedisset. Ilan est un spécialiste des chasses aux trésors, ses
parents ont disparus en mer, et il est persuadé d’être surveillé. Un jour, son
ex petite-amie Chloé, lui rend visite pour lui dire qu’elle a enfin trouvé un
moyen d’accéder au jeu « Paranoïa ».
A
partir de cet instant je n’ai plus lâché le livre. J’étais comme aspiré par
cette quête, plongé dans des endroits peu rassurants, au milieu de gens tout
aussi suspects que mystérieux. Il y a tout d’abord l’intrigue autour du jeu,
mais aussi autour des parents d’Ilan. Chercheurs, ils auraient fait une
découverte qui pourrait « changer le monde ». Le père d’Ilan lui a
laissé une énigme. Un dessin représentant des montagnes avec en son milieu un
lac, et une petite île où se trouve un chalet. Au dessus des montagnes, un
arc-en-ciel, une phrase « Ici bas c’est le chaos, mais au sommet, tu
trouveras l’équilibre. Là sont toutes les réponses ». Énigme pour
l’instant non résolu, mais le récit ne fait que commencer…
Déjà
à ce moment, je me pose beaucoup de questions, et je suis obligé de noter la
chronologie des événements pour ne pas me perdre.
« Paranoïa »
est très sélective concernant la sélection des joueurs. Je parle du jeu comme
d’un personnage parce que c’est l’impression que j’ai eu pendant tout le roman.
Huit joueurs sont sélectionnés après plusieurs tests, Ilan et Chloé en font
partie. Les joueurs sont emmenés dans un hôpital psychiatrique
« Swanessong » fermé depuis des années. Là, un lieu lugubre les attends,
avec pour premier principe « Quoi qu’il arrive, rien de ce que vous allez
vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu. » Cette phrase prend vraiment
tout son sens à la fin de l’histoire. Dans se lieu pleins de mystères, les
joueurs font connaissance et ont des missions à accomplir. Certains sont
habillés en médecins et d’autres en patients. Les personnages sont vraiment
intéressants, ils sont très mystérieux, chacun à ses petits secrets, et je me
disais tout le temps « il y quelque chose qui cloche, c’est un jeu mais si
ça n’en était pas un ? ». C’est la question que je me suis posé
pendant toute ma lecture. J’ai eu cette même impression en lisant Shutter
Island de Dennis Lehane, et je dois dire que l’histoire est assez similaire sur
certains points, par exemple l’hôpital psychiatrique perdu au milieu de nulle
part. Mais je n’en dis pas plus, je ne voudrais pas gâcher le final.
Dans
ce livre, Franck Thilliez a vraiment su me perdre entre la réalité et la
fiction, et le plus réussi à mon goût,
est le personnage d’Ilan Dedisset. L’intrigue autour de lui est le fil
conducteur du roman, et vraiment je m’accrochai à se personnage, je me disais
« je dois connaître la vérité à son sujet, au sujet de Paranoïa » et
en fait je me suis aperçu que j’étais dans la tête d’Ilan, j’avais la sensation
de vivre ce qui lui arrivait. Et c’est aussi en cela que Franck Thilliez est
excellent. Nous donner l’impression d’être au sein même de l’histoire. De la
vivre.
Quand
la fin arrive, je ne peux plus m’arrêter, il me faut les réponses à mes
questions, et là, c’est la stupéfaction. J’avais compris toute la partie autour
d’Ilan, mais le comment et le pourquoi étaient encore une énigme... Cette fin m’a
vraiment ravie, alors que d’habitude j’ai tendance à être déçue.
Ce
roman et La mémoire fantôme sont les deux que je préfère de Franck Thilliez. Si
vous ne l’avez pas encore, foncez l’acheter !